Paris, 24 septembre [18]77, lundi soir, 3 h. ¾
Je crains qu’on ne trouve pas Paul Meurice chez lui à cette heure de la journée. Il est très regrettable que tu n’aies pas pensé, quand tu le tenais tout à l’heure, à l’inviter pour ce soir. Mariette laissera ta lettre, dans tous les cas. Peut-être aurons-nous la chance qu’il la trouve d’ici à huit heures et qu’il vienne nous retrouver. De mon côté, j’ai écrit pour la même chose aux Lesclide. En attendant, je me prépare à lutter contre l’hiver qui s’avance, ver qui s’avance, ver qui s’avance [1], avec une forte chemise de flanelle que je vais endosser tout à l’heure. La petite Mme Chenay pendant ce temps-là use de la grande vitesse pour arriver le plus tôt possible dans les bras de la Roncière et de son auguste famille. Elle y sera dans quelques heures et sans accident je l’espère [2]. D’après ce que dit Mme Chenay, qui doit être bien renseignée, il ne faut pas compter revoir les petits-enfants avant les premiers jours d’octobre. C’est encore bien loin de nous, quoique ce soit très près dans l’almanach, mais avec un peu de patience nous finirons par y arriver. En attendant cet heureux moment, je t’adore d’arrache-cœur.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 260
Transcription de Guy Rosa