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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 janvier [18]70, jeudi, 2 h. ¾ après midi

Dîtes donc, MÔSIEU, c’est comme ça que vous plantez-là mes restitus pour reverdir ! Que je vous y prenne encore et vous verrez de quel bois je me chauffe. Avec tout cela je n’ai aucune nouvelle du pauvre citoyen Kesler [1]. La stupide Suzanne qui a passé deux fois devant sa porte en allant chercher de l’eau n’a pas eu l’esprit d’entrer savoir comment il allait. J’espère que Corbin ne t’en aura pas donné de trop mauvaises nouvelles tout à l’heure. Je tiens à la disposition de ce pauvre malade bouillon gras et vermicelle à son choix. Mais quel affreux temps ! La grêle, le grésil, la pluie pénètrent chez moi chassés par ce vent violent à travers les portes et les fenêtres mal closes à la mode générale mais sauvage de ce pays venteux, grêleux et pluvieux. Je n’ai en ce moment que mon cœur qui soit chaud et même incandescent. Je ne vous conseille pas de vous y frotter si vous ne voulez pas en être brûlé.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 21

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Leur ami Kesler n’en a plus que pour trois mois à vivre.

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