Guernesey, 18 janvier [18]70, mardi, 5 h. ½ du s[oir]
Toujours pressée, mon cher adoré, toujours en retard, toujours t’adorant au galop. Sans voir jamais le bout de mon amour. Telle est ma situation dans le monde en ce moment-ci. J’ai encore mon couvert à mettre, aussi je mets tout mon cœur dans les petits mots pour arriver plus vite car je voudrais être libre de toute occupation... de domestique quant tu viendras tout à l’heure. Je viens de lire ta ravissante petite lettre au citoyen Mie. Il faudra faire en sorte que celle que je dois écrire à sa femme n’en soit pas trop indigne. Je compte sur ton adorable bonté pour m’y aider. Tâche de ne pas trop me bousculer à ce sujet car cela me ferait un véritable chagrin. Je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16391, f. 19
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette