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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 juillet [18]68, lundi matin, 6 h. ¾

Il faut, mon cher bien-aimé, que tu aies passé une bien bonne ou une bien mauvaise nuit pour t’être laissé devancer par moi ce matin au doux rendez-vous de la serviette. Laquelle de ces deux suppositions est la vraie ? That is the question qui me laisse perplexe entre la joie et le regret. Enfin à tout hasard et puisque j’ai le choix, je prends celle qui plaît le plus à mon cœur qui est que tu as très bien dormi et que tu dors encore, trompé par l’obscurité du ciel couvert et pluvieux. Nous verrons si j’ai raison dans ma divination. Quant à moi, j’ai dormi comme une SOUPE toute la nuit et je me porte de CHARME et je t’adore comme un CHIEN. Si vous n’êtes pas content de ce margouillis [1] folâtre, c’est que vous ne vous y connaissez pas. Je me hâte de vous brasser toutes mes tendres billevesées pour aller voir où en est votre signal. Je crains fort que notre promenade aujourd’hui soit très compromise à en juger par le temps de ce matin. Mais pourvu que tu te portes bien et que tu m’aimes, je bénis Dieu.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 194
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Margouillis : « Mets demi-liquide, formé d’un mélange malpropre d’objets hétérogènes » (Larousse).

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