Bruxelles, 22 septembre 1868, mardi, 1 h. après midi
Cette fois, mon cher bien-aimé, je suis sûre que je vais mieux. Si de ton côté ton rhume décampe, tout est bien, donne-moi la main et vive l’amour ! FOR EVER ! Tel est mon style. Je ne sais pas si tu trouveras le temps assez beau pour sortir tout à l’heure mais je me tiens prête dans tous les cas. Mon avis est de mettre tous les instants à profit pendant que les éditeurs te laissent encore un peu tranquille. Je pense aussi qu’il n’est que temps de songer à acheter les choses les plus indispensables tellesa que les draps, les nappes, les serviettes, les stores des fenêtres de devant ma maison, des bottines et des pantoufles d’hiver pour toi et pour moi. Je crois que le moment est venu de faire tous ces achats si nous devons partir, comme tu l’affirmes, dans les premiers jours d’octobre [1]. Je te fais souvenir de tout cela parce que je sens qu’il est impossible que tu te chargesb la mémoire de tous ces détails oiseux mais nécessaires. Une fois que je me suis acquittée de ce devoir maussade, je t’adore sans vergogne.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 263
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « tels ».
b) « tu te charge ».