Paris, 16 juin [18]74, mardi soir, 7 h.
Malgré Petite Jeanne et sa Grande Poupée, le temps de ton absence m’a paru interminable, mon grand bien-aimé, mais enfin te revoilà et il me semble que toutes les joies à la fois me sont rendues. Le temps lui-même me paraît moins triste et moins pluvieux. Je suis d’autant plus rassurée pour l’appétit du bon citoyen Busnach que je me sens incapable pour le moment de manger quoi que ce soit. Donc pas de souci pour ce convive inattendua. Je ne lui conseille pas d’en faire trop souvent l’épreuve parce que je ne suis pas toujours disposée à la diète comme je le suis ce soir, grâce à mon affreux estomac. Heureusement que cela ne m’empêche pas d’être un Hercule et de me bien porter et de t’aimer à cœur tendre à touteb heure et en tout temps.
BnF, Mss, NAF 16395, f. 111
Transcription de Véronique Heute assistée de Florence Naugrette
a) « inatendu ».
b) « tout ».