Paris, 13 avril 1881, mercredi, midi ½
Grâce au branle-bas général que je fais faire dans la maison pour la rendre digne du beau temps de la saison et de toi, mon grand bien-aimé, et grâce, aussi, au bain que j’ai pris ce matin, je me trouve un peu en retard pour ma restitus c’est pourquoi je me hâte de te la donner avant l’heure du déjeuner qui est déjà sonnée depuis un bon moment. Je sais que ton Petit Georges continue à aller de mieux en mieux [1] et j’espère qu’il en est de même pour ton rhume, bien que ta nuit ait été comme la mienne, assez médiocre. Mais le beau temps persistant te rendra nécessairement toute ta santé d’ici à quelques jours, je le désire autant que je l’espère. En attendant, profitons le plus possible de tous les rayons de soleil supportables, car d’ici à peu de temps il fera trop chaud, même pour toi, mon cher petit homme que j’adore.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 78
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette