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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 août 1879

Paris, 10 août [18]79, dimanche matin, 7 h.

Cher grand bien-aimé, je t’envoie mon bonjour le plus tendre, le plus souriant et le plus confiant, je te bénis. J’espère que tu as, comme moi, passé une très bonne longue nuit malgré l’émotion et la tristesse de la séparation d’hier [1]. Émotion partagée par tes adorables petits-enfants qui commencent déjà à comprendre l’honneur et le bonheur qu’ils ont de t’appartenir et leur petite reconnaissance se manifeste en douces caresses qui vont toujours croissant. Plus tard ce sera de l’admiration et de l’adoration pieuse à sa plus haute puissance. En attendant, ces chers petits t’aiment de tousa leurs chers petits cœurs, et aspirent déjà à leur heureux retour auprès de leur divin Papapa. Qu’ils soient bénis à toute heure et en tout lieu ainsi que toi, mon doux bien-aimé.
Il est arrivé une lettre éplorée de la pauvre Mme Chenay à laquelle tu as oublié d’envoyer le mois d’août ; cet oubli la met dans un grand embarras et tu feras bien, séance tenante, de lui envoyer la subvention dont elle ne peut se passer. Je t’avais remis il y a dix ou douze jours la lettre détaillée [2] qu’elle t’envoyait sur ce qu’elle avait à payer en dehors de ses besoins personnels. Aujourd’hui elle ne t’en donne que le total montant à … 801 F. 20. Dans ce chiffre il entre une petite somme pour moi. Tu dois retrouver cette lettre sur ta cheminée. Il ne me reste plus que la place d’un petit baiser. Je te le donne, prends-le. Bonne dépêche des enfants : je te la porte.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 196
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

Notes

[1La veille, Lockroy, qui a épousé Alice Lehaene, veuve de Charles Hugo, en 1877, est parti pour l’Italie pour des raisons de santé. Le couple emmène avec lui Jeanne et Georges, les deux petits-enfants de Victor Hugo, qui souffrira beaucoup de cette absence.

[2Il s’agit de la lettre du 23 juillet 1879.

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