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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 janvier [1841], samedi soir, 11 h. ¼

C’est une heure bien indue et bien inaccoutuméea, n’est-ce pas mon adoré, que celle où je t’écris ce soir ? Voici le pourquoi : après que tu as été parti, mon bien-aimé, j’ai fait ta tisaneb et je me suis débarbouillée comme à l’ordinaire. À peine avais-je fini qu’Eulalie, la sœurc de Joséphine, est venue me voir ; un instant après, la mère Lanvin qui me rapportait la reconnaissance renouveléed et la note de la pension acquittée [1]. Elle venait en outre me dire qu’aujourd’hui même elle avait conduit Claire chez son père, que M. Pradier avait été très bon et bien affectueux pour elle et qu’il lui avait promis (à Claire) de la revoir très tôt [2]. En outre, il a assuré à Mme Lanvin que d’ici à dix semaines ou deux mois au plus tard il paierait sans faute tout l’arriéré de la pension de sa fille [3]. Ces deux dames sont restées à dîner avec moi, comme tu le penses bien, mais comme j’espère que tu viendras souper. Justement te voici.

BnF, Mss, NAF 16344, f. 69-70
Transcription de Gwenaëlle Sifferlen assistée de Florence Naugrette

a) « innacoutumée ».
b) « tisanne ».
c) « seur » ou « sour » : les deux lettres sont confondues.

Notes

[1La fille de Juliette Drouet, Claire Pradier, est pensionnaire d’un établissement de Saint-Mandé depuis 1836. Elle y suit, entre autres, des cours de dessin et de musique et c’est Victor Hugo qui paie ses frais de scolarité. Quant aux Lanvin, ils s’occupent d’apporter les règlements des frais à la pension et vont chercher Claire ou la ramènent lorsqu’elle se rend chez sa mère.

[2Dans sa lettre à sa mère du 26 janvier 1841, Claire écrit : « J’ai vu ce bon Monsieur Pradier samedi et j’ai été bien contente, il m’a donné 5 s » (James Pradier, Correspondance, Tome II, ouvrage cité, p. 214 [Siler]).

[3Le père de Claire, le sculpteur James Pradier, ne verse une pension à Juliette que de manière très irrégulière même si, à cette époque encore, il continue à voir sa fille à des heures convenues dans son atelier de la rue de l’Abbaye, à lui écrire et à s’intéresser à elle.

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