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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Bruxelles, 19 septembre [18]67, jeudi matin, 8 h. ½

Je ne suis pas sûre d’être encore bien éveillée, mon cher bien-aimé, tant j’ai dormi profondément jusqu’à ce moment. Mais je suis sûre que je t’adore, les yeux fermés et ouverts, ce qui fait que je me préoccupe toujours très peu du reste. Pourvu que tu aies passé une bonne nuit et que tu m’aimes, je me fiche de tout ce matin, telle est ma crânerie. À propos, il paraît que vous avez renoncé, ta femme et toi, à cette fameuse promenade de la Cambre ? Je ne blâme ni n’approuve votre résolution, je la constate. Voilà tout. D’ailleurs, pour que cette promenade pût se faire utilement, agréablement et hygiéniquement, il faudrait qu’elle se fît au soleil et de deux à quatre heures, ce qui est contraire aux yeux de Mme V. Hugo et à ses habitudes. Quant à moi, je suis prête à mettre mes vieux rhumatismes à votre service, trop heureuse si ce sacrifice vous donne un petit moment de distraction et de joie.
J’irai tantôt payer ton bibelot avec Suzanne. Peut-être verrai-je à m’acheter six paires de bas de laine pour cet hiver. Mais comme je n’ai pas le préjugé du tricotage anglais, j’aurai le soin de demander des bas de Paris. Attrapé ! Ce qui ne m’empêche pas d’avoir confiance en vos chaussettes insulaires. Sur ce, baisez-moi de la tête aux pieds pour que je vous le rende au centuple.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 231
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

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