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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 août [18]63, vendredi matin, 7 h.

Tu m’as surprise en flagrant délit de couture tout à l’heure, mon cher petit homme, c’est que je tenais à faire cette besogne mystérieuse de ton gilet avant l’arrivée de Marie Turpin. Voilà pourquoi, mon bien-aimé, je n’étais pas à mon poste du signal, ni à celui de la restitus matinale. Maintenant que j’ai fini je m’en donne à cœur joie et à âme que veux-tu ? Tu m’as dit, mon pauvre petit homme, que tu n’avais pas bien dormi cette nuit et je comprends du reste à cause de tout ce qui te préoccupe. Cependant tu ne m’as paru trop fatigué pour avoir passé une mauvaise nuit. J’espère que le voyage te fera une salutaire et heureuse diversion, et je m’appliquerai de toutes mes forces pour qu’il en soit ainsi, car ta santé c’est ma santé, et ton bonheur mon bonheur, ta vie est ma vie. Je voudrais être déjà à Namur pour te [sentir  ?] en plein [chariot  ?] en pleine joie et en plein soleil. Demain à cette heure-ci nous serons en pleine mer… à cette heure-ci [1] ? Je me trompe mais l’erreur n’est pas bien grande ; demain nous serons dans l’amour l’un dans l’autre, voilà ce qui est sûr, demain, après-demain, toujours et pendant l’éternité nos âmes seront ailes dans ailes.

J.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 216
Transcription de Gérard Pouchain

a) « sûre ».

Notes

[1Victor Hugo et Juliette Drouet vont quitter Guernesey pour Weymouth le 15 août, à 9 heures.

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