Bruxelles, 6 août [18]67, mardi matin, 8 h.
Bonjour, mon adoré bien-aimé. J’ai le cœur plein de toi et de ton adorable petit-fils. J’espère que ta pauvre femme a passé une bonne nuit malgré ses ventouses et l’inquiétude que lui donnent ses yeuxa. J’avais envie d’envoyer savoir comment elle va mais je crains que cela ne paraisse étrange et je m’abstiens. J’attendrai que tu m’en apportesb toi-même des nouvelles.
Je suis impatiente de savoir si les jeunes époux ont trouvé ce qu’ils désirentc à Chaudfontaine. Je ne serais pas fâchée non plus de savoir ce que M. Vacquerie pense de la conduite du Sieur Thierry envers Hernani [1]. Je n’ai pas besoin de ces stimulants pour souhaiter ta présence le plus tôt possible puisque je passe ma vie à te désirer dès que tu n’es plus auprès de moi. Mais je serai bien heureuse si tu viens aujourd’hui plus tôt que d’habitude. En attendant, je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16388, f. 209
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « que lui donne ses yeux ».
b) « tu m’en apporte ».
c) « ce qu’il désire ».