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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 mars 1882

Paris, 3 mars 1882, vendredi matin, 8 h.

Ainsi que toi, mon pauvre bien-aimé, je n’ai dormi qu’à moitié et ainsi que toi, encore, je m’en contente. Il fait un temps hideux ce matin. Heureusement que tu n’es pas forcé de sortir avant lundi prochain pour le Sénat à trois heures. Mais nous avons d’ici là deux dîners littéraires et politiques, celui de Jules Ferry ce soir, et celui de Léon Gambetta demain. Cela se trouve d’autant moins bien que ta bourse est à sec et la mienne aussi. Cependant, je ne désespère pas du crédit de ta cuisinière ce qui fait que je m’en bats l’œil… avec sa cocotte [1]. C’est aujourd’hui le jour à argent mais je trouve inutile de te porter mon livre puisque ta caisse est fermée. Autre guitare, une lettre et des vers charmants de Mme [Penquer  ?], de Brest, dont la petite- fille est venue au monde cette année le 26 février [2] : puis d’autres encore, des tas, des tas, des tas et ma prose brochant sur le tout : adoration, admiration, vénération et le tutti quanti de mon cœur.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 15
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Jeu de mots : « cocotte » signifie non seulement l’instrument de cuisine, mais aussi une inflammation de l’œil (conjonctivite ou blépharite).

[2Jour anniversaire de la naissance de Victor Hugo dont on vient de célébrer solennellement les 80 ans.

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