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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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12 mars 1879

Paris, 12 mars [18]79, mercredi matin, 8 h.

Mon cher grand bien-aimé, j’étais allée tout à l’heure m’informer à toi de ta nuit et te porter mon joyeux et tendre bonjour mais je t’ai trouvé si profondément endormi que je me suis contentéea de t’envoyer des yeux et de la main tout ce que j’avais de meilleur dans le cœur et dans l’âme. Rentrée chez moi je te demande si tu iras au Sénat aujourd’hui ? La séance publique aura lieu à deux heures et commencera par le tirage au sort des bureaux. Le sommaire de la séance n’annonce rien de nouveau, d’ailleurs, c’est toujours la question chemins de fer et intérêt local. Mais ce qui est plus intéressant c’est l’acte extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Besançon envoyé par son maire, Oudet, qui a été décidé sur sa proposition à lui, maire, à l’unanimité du conseil municipal, qu’une plaque en marbre noir avec lettres gravées et dorées qui rappellera ta naissance sera posée sur la maison où tu es né. Deuxièmement que la rue qui tombe perpendiculairement sur la place Saint Quentin en face la maison où tu es né et qui s’appelle rue Boudot-Saint Quentin s’appellerab désormais rue VICTOR HUGO.

« Le conseil municipal de Besançon s’empresse de s’associer aux sentiments qui viennent d’être exprimés et qui sont les siens. Et voulant conserver et perpétuer le souvenir de la naissance à Besançon de l’un des plus puissants génies du siècle, adopte les propositions qui précèdent, et invite monsieur le maire à en procurer la réalisation.
Pour extrait conforme le maire à son très honorable et très compatriote et collègue Victor Hugo.

Oudet »

Puis une lettre navrante de Manière qui te remercie des bonnes paroles que tu as dites de lui et qui lui ont été rapportées. Il parle de La Pitié suprême avec une admiration attendrie qui remue le cœur. Le pauvre homme, je ne sais pas ce qu’on lui reproche, mais il me paraît bien digne de pitié. Je t’adore.

Collection particulière / MLM /62260 0077/0079
Transcription de Gérard Pouchain
[Charpentreau]

a) « contenté.
b) « s’appelera ».

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