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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 avril 1872

Paris, 7 avril [18]72, dimanche matin

Je crains que tu n’aies pas bien dormi, mon cher bien-aimé, parce que Suzanne me dit que tu n’es pas levé, ce qui est contraire à tes habitudes extra-matinales ; mais je t’approuve de tâcher de rattraper ta nuit perdue en restant le plus tard possible au lit. Quant à Mariette, elle crie la faim, c’est le seul mal dont elle se plaint ce matin. Il serait à désirer que le docteur Allix lui permît d’ajouter quelque chose de plus substantiel à son menu d’œufs et de bouillon, ne fût-ce que pour calmer sa mauvaise humeur qui va toujours croissant. Je viens de donner 45 F. à Henriette pour son voyage [1] et 25 F. pour son mois échu aujourd’hui, ce qui fait un total de 70 F. plus les drogues de Mariette que je viens de faire payer 4 F. Tu vois déjà d’ici ce que sera la dépense de la journée quand il s’y joindra celle du dîner de dix personnes. Je crois qu’une retraite de quelques mois à Guernesey serait aussi utile à la santé de ton budget qu’à la nôtre. Quant à moi, je suis décidément très fatiguée et je crois que le jour où je tomberai je me relèverai difficilement. Après cela, peu importe, comme dit le citoyen Marquand. La question, la vraie, la seule, c’est que tu restes debout en pleine santé et en plein génie avec tes deux petits anges pour supports. Je m’y dévoue corps, cœur et âme et je t’adore pour l’éternité.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 94
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Henriette Morvan retourne au pays. Blanche Lanvin lui succède au service de Juliette.

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