Paris, 1er mai [18]78, mercredi matin, 8 h.
Cher bien-aimé, quoi qu’ila puisse advenir aujourd’hui, où nous allons chacun de notre côté [1], je te laisse ce témoignage écrit de mon amour sans limite comme le ciel et éternel comme mon âme ; sois béni. Je ne sais pas comment je me comporterai aujourd’hui à cette fête d’inauguration mais j’ai passé une bien mauvaise nuit. J’espère qu’un peu de diversion me fera du bien surtout si je peux t’apercevoir dans cette foule officielle affairée et désœuvrée comme toutes les foules. Mais j’espère que rien ne m’empêchera de dîner avec toi et avec la charmante famille Paul Meurice soir. Je viens d’écrire aux Rivet de remettre mon invitation pour aujourd’hui à demain. Je n’ai pas encore pris de parti pour les cartes d’entrées que nous avons, désirant avoir ton approbation avant de les donner. En attendant je me hâte de bâcler le plus pressé des affaires de la maison et je t’adore in haste et de tout mon cœur.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 117
Transcription de Chantal Brière
a) « quoiqu’il ».