29 avril 1878

Paris, 29 avril [18]78, lundi soir, 6 h.

Journée encore bien remplie aujourd’hui, mon cher bien-aimé, au moins pour moi qui me suis jetée à âme perdue dans ton divin Pape [1], tout en faisant les affaires de la maison qui sont doubles le lundi.
On vient d’apporter trois billets-carton pour mercredi du ministère^a du Commerce et de l’Agriculture divisés, deux, deux par deux et de couleurs différentes mais les^b numéros ne se suivent pas ; puis un seul qui me paraît primer les quatre autres d’après les indications qui le remplissent. D’où il suit que si je veux être bien placée je dois me résigner à aller seule [2]. C’est ce dont tu seras meilleur juge que moi. Le bon Lesclide vient de venir. Les lampions à la graisse ne se font plus et il faudrait les commander sans être sûr de les avoir à temps. On ne fait plus que des lanternes vénitiennes avec [ballon ?] au milieu. Le tout ensemble coûtera de huit à dix francs pour les dix fenêtres. Lesclide que j’ai invité à dîner demain ainsi que sa sœur viendra de bonne heure pour tout préparer de sorte qu’on n’ait^b plus qu’à allumer et à accrocher toute cette illumination mercredi soir. Voilà, mon grand bien-aimé, sans ton approbation, ce que nous avons décidé et je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 115
Transcription de Chantal Brière

a) « ministerre ».
b) « ait ».