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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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30 octobre [1847], samedi, midi ¾

Je suis très en retard, mon Toto, parce que c’est aujourd’hui jour de ma peignerie à fond. J’ai encore tout mon ménage à ranger avant de songer à copier. Bien entendu cependant que si tu étais pressé aucune considération et aucune occupation ne passeraient avant mon ouvrage. Et puis aujourd’hui encore j’ai un horrible mal de tête, ce qui m’empêchera probablement de pouvoir écrire. Tu vois mon pauvre bien-aimé que je suis bien grimaude et bien blaireuse. Cela ne m’empêche pas de t’aimer. Rien ne peut m’empêcher de t’aimer et d’être heureuse en pensant à toi. Pourvu que tu viennes de bonne heure c’est tout ce qu’il me faut et je suis bien sûre d’être guérie. D’ici là il faut que je me résigne à mon hideux mal de tête et que je tâche de n’y plus penser ce qui n’est pas très facile. Pour cela il faut que je me démène beaucoup dans ma maison et que je ne reste pas sur ma chaise. Quelle vieille grognon je fais et comme tu dois être fatigué de mes doléances. À ta place je ne lirais jamais que le premier mot et le dernier de tous mes gribouillis parce qu’à eux deux ils font le cercle parfait de ma vie : Je t’aime—Je t’aime. Le serpent qui se mord la queue n’est pas une image plus complètea que la pauvre Juju exprimant son amour en commençant et en finissant son gribouillage. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16365, f. 256-257
Transcription de Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

a) « complette ».

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