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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 21 août 1856, jeudi après-midi, 4 h. ½

Si c’est comme cela que vous venez de bonne heure, je ne vous en fais pas mon compliment. Sans compter que depuis hier, j’ai le cœur assez gros car vous m’avez tourné le dos toute la soirée sans vous retourner, même quand la conversation vous obligeait à m’adresser la parole. Je sais bien qu’on ne peut pas toujours être sur le veloursa de la politesse et des sentiments, mais c’est triste de voir la corde de l’amour à nu comme vous la montriez hier. De tout cela, il résulte que je ne veux plus voir personne et si vous n’avez pas encore invité le fameux violonisteb [1], j’en serais charmée parce que je désire ne pas le recevoir. Il me répugne de servir de [illis.] à ce Paganini hongrois ; et quant à moi, je trouve plus amusant de l’admirer sur parole. Voilà, mon bel indifférent, mon vrai goût pour la musique et le musicien. J’espère que vous avez profité de l’occasion qui vous a été donnée hier au soir pour placer avantageusement vos galanteries dans le [illis.] de Mme Florence ? Vous me direz cela quand je vous verrai si vous en avez le temps. Jusque là, je suis votre Juju assez grognon.

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 219
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

a) « velour ».
b) « violonniste ».

Notes

[1Réményi.

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