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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 25 déc[embre 18]70, dimanche midi

J’ai été tentéea, mon cher bien-aimé, de t’économiser l’ennui de lire deux gribouillis à la fois au lieu d’un. Mais mon égoïsme l’emporte et je me laisse aller au charme de mes pattes de mouche, les seules qui puissent rapprocher mon cœur du tien. Cet aveu fait, sans forfanterie comme sans vergogne, je te dirai que je suis encore sous le charme de la joie étoilée de tes deux radieux petits-enfants. Jamais tu n’as vu d’yeux plus éblouis que les leurs devant les naïfs merveilleux petits joujoux dont leur mère les a comblés ce matin. Je ne savais auquel entendre de petit Georges ou de Petite Jeanne me tendant à la fois leurs petites mains pleines de sabots de Noël, de polichinelles, de poupées, de malles à surprises et de coffre fort regorgeant de richesses de toutes sortes. J’ai bien regretté que tu n’aies pas pu assister à leur bonheur immaculé comme leurs adorables petites âmes. Décidément le Petit Noël est un grand bon Dieu. Heureux ceux qui sont sous sa protection immédiate. J’espère que tu es encore un de ceux-là. Quant à moi je t’adore et cela me suffit pour comprendre et pour confondre toutes les religions dans ce seul mot : amour.

MLVH Bièvres, 130-8-LAS-VH 19 a, b et c
Transcription de Gérard Pouchain

a) « tenté ».

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