Vendredi, 10 h.
[23 août 1833] [1]
Mon Victor bien-aimé – je ne puis penser sans une vive émotion – à toi – À ton amour – ton amour si vrai – si pur, si dévoué. Pauvre ami, tu te condamnes pour moi à un travail pénible qui peut détruire ta santé – Tu abandonnes tout pour te dévouer à une infortune méritée – Est-ce assez de t’aimer comme je le fais – Je t’aime plus que je ne puis le dire, plus que je ne le sais – car je t’aime au-delàa de tout – Je t’aime avec mon sang – avec mon souffle, avec mon âme – Je t’aime – Je t’adore –
Juliette
Je viens de me lever – si je ne puis rassembler de lettres à cause des morceaux que tu as chez toi – je travaillerai au ménage –
À ce soir, mon Victor – à ce soir – Ma pensée – mon amour – ne te quittentb jamais. Je t’aime.
[Adresse]
19e
À mon bien-aimé
BnF, Mss, NAF 16322, f. 70-71
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « audela ».
b) « quitte ».