Paris, 9 août [18]77, jeudi matin, 10 h.
Je regrette bien, mon grand bien-aimé, de n’avoir pas pu retrouver les numéros de l’Evénement où Catulle Mendès parle de toi dans son feuilleton. Malheureusement Mariette a fait un grand massacre de journaux hier, parmi lesquels, probablement, se trouvent ceux qui t’intéressent. De mon côté je croyais que lorsque tu jetais à terre les journaux, c’est que tu les avais lus. De là le peu de soin que j’en prenais. Une autre fois, je te promets, chaque fois que je rencontrerai ton nom, d’appeler spécialement ton attention sur le fait. Je viens d’envoyer demander chez le portier s’il n’était pas venu de lettre à mon nom de la Belgique en même temps que la tienne ; on a répondu que non, ce qui m’étonne parce qu’ordinairement la Banque belge les envoie toutes les deux le même jour. Quelle bonne petite soirée nous avons passée hier ! Mais comme elle aurait été meilleure encore si les enfants avaient été là ! Enfin, il faut savoir se contenter à moitié quand on ne peut pas faire autrement ; [nom illisible Calorio ?], lui-même, ne pourrait pas faire mieux et moi j’ai plus que lui que je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 215
Transcription de Guy Rosa