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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 août 1857, samedi matin, 11 h. ½

Je ne demande pas mieux que d’être toujours de ton avis, mon cher petit homme, car il est évident qu’il est toujours supérieur au mien même quand je suis archi sûre d’avoir raison pour ce qui me concerne personnellement. Aussi aujourd’hui je fais tout ce que je peux pour comprendre la nécessité de travailler à tout petits coups et sans parti pris à propos de cette tenture. Ce n’est pas la première fois que toi et moi employons en tentures et en portières des tapisseries aussi épaisses et aussi lourdes et même plus lourdes et plus épaisses que ce droguet et l’expérience devrait nous être acquise depuis longtemps sur la manière de s’en servir avec plis et sans plis. Quant à moi, je suis très fixée là-dessus et je n’hésiterais pas une minute à distribuer la besogne dans l’ordre où je voudrais que mon appartement fût décoré. C’est pourquoi je suis si impatiente de tes lenteurs et de tes ajournements pour une chose qui me paraît si facile et si simple. Je te demande pardon, mon cher adoré, car je n’ai rien de plus à cœur que de me conformer à ta sagesse mais je suis si impatiente de sortir de ce provisoire hideux dans lequel je vis depuis si longtemps que je préférerais le rangement le plus prosaïque et le plus vulgaire à l’encombrement le plus artistique et le plus poétique. Ce n’est pas de ma faute, je t’aime.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 165
Transcription de Chantal Brière

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