14 août 1857

Guernesey, 14 août 1857, vendredi matin, 7 h. ½

Bonjour, toi, bonjour, vous, je vous aime de tous les horizons de mon âme, bonjour. J’ai déjà parlé à MES ouvriers pour le petit meuble à agrandir et je constate maintenant qu’ils sont déjà sortis tous les deux sous prétexte d’aller chercher du QUESNE [1]. Mauger a fait son apparition accoutumée tout à l’heure et voilà les nouvelles intérieures et extérieures de C’TE RELEVÉE. Il fait un temps à couper au couteau et qui nous promet une belle journée. Tâchez donc, mon cher petit homme, de n’en pas perdre une goutte et d’être PRÊT à onze heures RECTA. Moi je vais me dépêcher de faire MES AFFAIRES. Je ne suis pas en avance aussi je fais faire des grandes enjambées à mes tendresses pour ne pas me faire attendre. Du reste il me semble que ta fenêtre est déjà ouverte, est-ce que [tu] serais éveillé et levé^a, mon cher petit paresseux ? J’espère que tu auras pourtant dormi ton contingent toute la nuit et que tu te portes comme un CHARME ? En attendant que je puisse m’en assurer je vous inonde de baisers et de caresses et je vous envoie ce que j’ai de meilleur en moi pour en faire ce que vous voudrez y compris le bonheur si vous pouvez.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 152
Transcription de Chantal Brière

a) « levée ».