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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 février 1856, dimanche matin, 10 h.

Bonjour, mon ineffable bien-aimé. Bonjour comme au premier matin de notre amour. Bonjour de tout mon cœur et de toute mon âme. Il y a aujourd’hui vingt-trois ans que je t’ai donné le premier baiser. J’espère que Dieu m’accordera le suprême bonheur de te donner le dernier au moment de mourir. Jusque là je vis pour t’aimer, t’admirer et te bénir à tous ces instants de ma vie. Quant à l’erratum que tu veux faire sur l’acte conservatoirea de l’assurance, je n’en vois plus la nécessité. du moment où j’ai réclamé auprès de toi l’[illis.] d’une restitution selon mon cœur et selon la justice. Je tenais à te rappeler le fait plus qu’à en transmettre le souvenir au curieux à venir. Cela fait, je ne désire rien au-delà et je ne veux pas que tu prennes la peine de composer un ingénieux dithyrambe pour constater un fait aussi naturel. Tout à l’heure, je serrerai le fameux dossier que tu trouveras avec tous les autres papiers qui t’intéressent dans ma cassette d’acajou au moment nécessaire. En attendant je te redonne de nouveau mon cœur, ma vie, mon âme en l’honneur de notre doux vingt-troisième anniversaire et je te baise en pensée autant de fois qu’il y a de minutes en vingt-trois ans.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 62
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Chantal Brière

a) « conservatoir ».

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