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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 janvier 1856, dimanche après-midi, 2 h.

Comme j’ai raison de ne pas me fier à vos belles promesses, affreux Toto que vous êtes, vous qui deviez venir de si bon matin aujourd’hui ! Vous n’en avez pas eu seulement l’intention, ni le désir, ni le regret, hélas ! étonnez-vous donc après cela de mon incrédulité et de ma défiance quand vous faites semblant de m’aimer entre deux portes. Eh ! bien, vous avez beau faire, je résiste à toutes ces hideuses preuves de votre indifférence et même je les prends la pluparta du temps pour des marques incontestables de votre amour tant le besoin d’être aimée de toi m’est plus nécessaire que l’air que je respire et la lumière de mes yeux. Aussi, mon adoré petit homme, intérieurement je t’absous de toutes les apparences contraires à mon bonheur. Je suis sûre que tu m’aimes et que tu me plains d’être si souvent absente de ta vie. Tu vois, mon bon petit homme, que loin d’accuser ton cœur des torts de ton travail incessant, je le justifie de tout mon amour. Je ne sais pas si tu pourras venir plus tôt que de coutume aujourd’hui mais à quelque heure que tu viennes tu me trouveras bien heureuse de te voir et bien reconnaissante des quelques moments que tu me donneras. D’ici là, je t’aime en toute confiance et avec la plus profonde sécurité. Je te crois incapable de me tromper de loin ou de près. Dans cette sainte conviction je te bénis et je t’adore comme mon Dieu vivant et rayonnant sur la terre.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 21
Transcription de Chantal Brière

a) « la plus part ».

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