Paris, 9 août [18]73, samedi soir, 5 h.
Sans reproche, mon grand bien-aimé, voilà trois grandes heures passées à écouter le papotage de Mme Verlaine [1] qui t’étaita destiné… Mais elle reviendra ! sois tranquille, je ne te dis que ça !
J’ai trouvé en rentrant ton Paul Meurice qui t’écrivait. Je te remettrai la lettre tantôt pour que tu la lisesb avant de parler à d’Alton, de plus je te dirai entre quatre zyeux que P. Meurice, Vacquerie et Lockroy qui ne doit pas venir demain, te prient d’inviter d’Alton et Duverdier entre huit et neuf heures pour tâcher d’arriver à une transaction dont tu serais l’arbitre souverain. Cela est d’autant plus nécessaire que l’assemblée générale des actionnaires doit avoir lieu lundi [2]. Il faut que cette initiative paraisse venir de toi seul. J’espère que j’aurai le temps de venir t’expliquer tout cela sans attirer l’attention de personne. Mais je désire que tu t’aperçoivesa que je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16394, f. 230
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette
a) « étais ».
b) « lise ».
c) « aperçoive ».