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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 juilleta [18]73, dimanche matin, 8 h. ¾

Il y a juste une heure, mon cher bien-aimé, que je t’ai vu attacher ton Torchon radieux. Je n’aurais qu’à me louer de ma chance si le guignon ne m’en écorniflait pas presque tous les jours la première partie. Je le lui pardonne dans la crainte qu’il ne me la supprime tout entière. Comment as-tu passé la nuit, mon grand petit homme ? Bonne n’est-ce pas ? C’est aujourd’hui qu’il faut que nous avancions la besogne du départ pour ne pas nous trouver serrésb de trop près le dernier jour. Je suis si patraque que je crains toujours de m’arrêter court. Cela me serait bien égal si cela ne gênait que moi ; mais la pensée de te causer le moindre embarras, ou retarder d’une seconde le bonheur de revoir tes enfants fait que je m’en inquiète et que je voudrais que nos derniers préparatifs fussent déjà finis pour avoir le temps de prendre un bain dont j’ai grand besoin. « C’est bête comme tout ce que je te dis là [1] » mais ce n’est pas de ma faute. Ce qui est de ma faute, et de ma très grande faute, c’est que je t’adore comme une jeune femme et que je ne te le prouve que comme une trop vieille femme que je suis.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 227
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « février » barré.
b) « serrer ».

Notes

[1Ruy Blas, v. 1704.

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