Paris, 29 mai [18]77, mardi matin, 11 h. [1]
Comme le pourpoint de Don César je lutte [2], mon cher bien-aimé, et j’espère faire assez bonne figure ce soir à table. En attendant, je regarde tomber la pluie mélancoliquement car j’espérais qu’il ferait assez beau tantôt pour te prier de me faire sortir. Mais je vois bien qu’il faut y renoncer. Malheureusement je crains bien que toute la saison ne se passe en averses, c’est-à-dire en mauvaise santé et en tristesse pour [moi ? nous ?]. Ce qui me console, et qui me fait prendre mon mal en patience, c’est que rien n’altère ta bonne santé ni ta belle humeur. Quels que soit le temps, les événements et les hommes, tu as toujours à ton service le courage, la sérénité et la bonté adorable par-dessus tout. Peut-être feras-tu bien de prendre connaissance de la lettre autrichienne que Louis [3] a traduite. Autre guitare, je viens de recommander à la cuisinière de donner le déjeuner dans un quart d’heure afin que tu puisses recevoir tes sénateurs dans deux heures. Maintenant le reste te regarde ainsi que Mme Lockroy. Moi, je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 144
Transcription de Guy Rosa