Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1877 > Mars > 3

3 mars 1877

Paris, 3 mars [18]77, samedi soir, 6 h.

C’est surtout pour ma pauvre éclopée restitus que le proverbe, mieux vaut tard que jamais, arrive à propos car sans elle je crois que je n’aurais pas eu le courage de me tenir debout ce soir et que je serais déjà recouchée depuis une heure. Mais je suis si accoutumée à l’heureux effet qu’elle me produit que j’y compte encore ce soir et que j’espère être tout à fait en mesure de recevoir tes sénateurs et même avec un certain fion [1]. Pendant que j’y pense, je t’avertis de l’avertissement d’avoir à payer tes contributions, lesquelles se montent à 287 F 09. Autre avertissement, la traite de Rousselle pour cognac et rhum montant à 582 F 05 et payable le 28 mars. Voilà pour aujourd’hui, demain Dieu sait quel sera le bilan de la journée. Quant à moi, jusqu’à présent je suis à niveau entre la recette et la dépense ; et pour que j’y persiste il faudra m’envoyer de l’argent demain matin par Mariette. En attendant, mon grand petit homme, je défends pied à pied tes sous et tes liards avec un courage et une patience dignes d’un meilleur résultat. Puis, je constate, chemin faisant, que je t’aime, que je te vénère, que je t’admire et que je t’adore comme le premier jour.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 65
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Terme populaire. Tournure, bonne façon. « Il a du fion ». « Donner le fion », donner la dernière main. (Littré)

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne