Paris, 3 juin [18]77, dimanche midi
Nous n’aurons que la moitié de nos soleils aujourd’hui, mon pauvre bien-aimé, les autres s’étant éclipsés de notre ciel pour toute la journée. C’était le cas de les remplacer ce soir par un fort dîner à la campagne mais comme nous avons du monde, cela ne se pourra pas. Il faudra tâcher cependant de faire notre petite promenade après déjeuner. N’es-tu pas de cet avis ? L’empêchement possible, et même probable, sera dans la difficulté d’avoir une voiture. Enfin, nous le tenterons, si c’est ton avis. En attendant, je pense à tout ce qui te préoccupe et t’occupe dans ce moment-ci et j’en suis un peu tourmentée. Je voudrais déjà être au fameux 17 juin [1] pour savoir où en est le coup d’État gâteux de cet imbécile Mac-Mahon que le diable emporte.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 149
Transcription de Guy Rosa