Paris, 18 février 1880, mercredi matin, 8 h.
Dors, mon cher bien-aimé, afin de rendre à ta nuit tout le sommeil qui lui a manqué. Je viens de renouvelera l’air de ta chambre pour que ton repos et tes rêves participent du temps quasi printanier qu’il fait ce matin. Et dès que je serai sortie, j’irai t’embrasser et savoir à quelle heure tu te lèveras. Une surprise charmante pour tout le monde serait que tu vinssesb déjeuner avec nous aujourd’hui. Le voudras-tu ? Le pourras-tu, surtout, j’espère que oui. Le comble de la joie serait une bonne bonne promenade de deux heures au soleil tout de suite après. Le bonheur est comme l’appétit : il vient en mangeant et en aimant, ce qui est sa façon de se nourrir. Je t’annonce qu’il n’y aura pas de Sénat avant lundi prochain, 23, séance publique à deux heures et pas de réunion dans les bureaux. Autre guitare, l’amoncellement des lettres pressantes et pressées, et moi qui vous adore à toute vitesse.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 51
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin
a) « renouveller »
b) « vinsse »