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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 avril 1859

Guernesey, 7 avril 1859, jeudi matin, 7 h. ¼

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour. Puisses-tu avoir passé une meilleure nuit que la précédente et cette journée être pour moi moins grimaude que celle d’hier. Je ne doute pas que ce que tu m’as dit hier soir ne soit la vérité car je te crois incapable de faire une impiété envers nos pauvres enfants, nos deux anges gardiens en ce monde et nos deux étoiles dans l’autre. Mais tu feras bien de ne pas user ordinairement de ces équivoques de plaisanteries qui peuvent donner à pensée contre une femme honnête et qui me torturenta le cœur toute une soirée.
Maintenant que c’est passé, je reprends ma confiance de toute la force de mon amour et je m’apprête à faire une bonne petite promenade avec toi. Si on ne peut pas voir les tableaux, je le regretterai parce que je regrette toujours de rester étrangère aux choses que tu admires et que tu aimes. Mais je n’en auraib pas moins eu le bonheur, toujours de plus en plus rare, de sortir avec toi en plein jour, en plein soleil et en plein amour.
Je te souris, je te bénis, je t’adore mon grand bien-aimé.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 91
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « torture ».
b) « n’en n’aurai ».

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