Jeudi soir, 8 h. ½
[22 mai 1835]a
Mon cher bien-aimé, que je t’aime donc, que je te baise sur ton beau front qui a conçu tant de si belles pensées, sur ton cœur qui les a senties, sur tes lèvres qui les a dites, et sur ta petite main qui les a écrites. Il est là ton beau bouquet [1] : je le vois, je le lis, je le sais, je le baise, je l’admire. Je t’écris ceci en présence de cette bonne Mme Pierceau toute bonne et toute charmante par le sentiment fin et délicat qu’elle a de toi. Je t’écris avec l’espoir que bientôt je te verrai, que j’entendrai ta douce voix me dire bien de bonnes tendresses.
Oh ! comme je te baiserai, comme je te caresserai.
Mais viendras-tu bientôt ?
J’espère que je vous en ai eub des bottes aujourd’hui. Je désire que cela vous chausse pour que vous accouriez vers moi promptement.
Et puis je vous aime.
Julie
22 mai 1835 [2]
[Adresse]
À toi mon bien-aimé
BnF, Mss, NAF 16323, f. 289-290
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) Date rajoutée sur le manuscrit d’une main différente de celle de Juliette.
b) « je vous en ai eus ».