16 octobre [1836], dimanche après-midi, 3 h. ¾
Que vous est-il donc arrivé mon cher bijou, que vous nous avez faussé compagnie sans plus de cérémonie ? Moi qui avais rassemblé toutes mes forces pour me débarbouiller tant bien que mal, et vous me laissez là comme ça, avec une petite fille qui s’attendait à voir l’obélisque [1]. En vérité mon cher petit homme vous abusez de votre FORTE TÊTE pour vous moquer de NOUS.
Maintenant il ne manquerait plus que vous ne veniez pas dîner avec nous et que vous nous frustiez, pour bien dire, de chou chou. Je ne vous cache pas qu’outre le chagrin que vous me ferez à moi particulièrement, vous nous dépopulariserez auprès d’Amboise, ou voilà ma journée.
Je ne pense pas que Mme Pierceau vienne à cause du spectacle de ce soir, l’illustre D… [2] ne joue pas !!!
C’est égal, je souffre beaucoup trop. Pour peu que cela continue seulement une heure de plus, je fais venir toute la faculté, pour crever en compagnie.
Je vous aime, autre maladie.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16328, f. 40-41
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette